L'Avis Du Vieux
L’image de Marcel Proust reclus, allongé dans une chambre aux rideaux perpétuellement fermés, se consacrant entièrement à son oeuvre et ne voyageant que par la pensée correspond à peu près à ce que vécut l’écrivain durant les dernières années de sa vie mais elle ne doit pas masquer le fait que Marcel Proust, en dépit de son asthme handicapant, a finalement assez souvent voyagé. De Guernesey à Venise, d’Amsterdam à Sils Maria, d’Evian à Cabourg, d’Amiens à Beg-Meil, du Béarn aux villes d’eau allemandes, de Dieppe à Illiers, on retrouve sa trace dans de multiples lieux, plus ou moins associés à son oeuvre.Assez souvent, le prétexte de ces voyages était artistique : il s’agissait d’aller voir Vermeer en Hollande, l’architecture gothique à Venise, le génie des bâtisseurs de cathédrales à Amiens. La contemplation des paysages naturels était une autre motivation, notamment lors de l’excursion à la pointe du Raz, en 1895, avec Reynaldo Hahn. Proust voyagea également pour sa santé (il appréciait Cabourg car il y respirait mieux), pour passer du temps avec sa mère, ou pour rendre visite à ses amis dans leurs somptueuses propriétés.Dans la suite du très remarqué Voyage botanique et sentimental du côté de chez Proust, Michel Damblant nous entraîne cette fois-ci dans un voyage littéraire et géographique sur les traces d’un des plus grands écrivains du XXe siècle afin de suivre son cheminement créateur, les coulisses de son oeuvre et profiter de son humour, un aspect trop peu connu de son talent.